De vieux refrains occupent mon esprit...
De vieux refrains occupent mon esprit...
Relativise, C, ça passera, tout passe, tu connais la chanson. Tiens bon, tiens bon, tiens bon.
Tu vas la trouver, ta route...
Il est important de ne pas s'étendre sur ce genre de satisfaction. J'en ai fait l'expérience : la déception arrive trop vite. Cependant, je ne peux m'empêcher d'être une optimiste dérangée. Enjouée. Passionnée serait peut-être l'adjectif le plus exact. Moi qui me cherchais une aptitude quelconque à survivre aux évènements douloureux, je me rends compte que je ne suis pas loin de cet " idéal " qui ne m'ira jamais. Je suis entière. Entière dans mes relations, de la critique à l'amour, en passant par la compassion. Ce n'est pas acquis. Bien au contraire, j'ai appris à être entière. J'étais de ces êtres morcelés, en recherche constante de ce qu'ils sont, de qui ils sont. Comment voulez-vous comprendre le monde si vous ne commencez pas par vous comprendre ?
Je m'autorise aujourd'hui à quelques mots enjoués sur ce qu'il vient de se passer. J'en dirais plus dans trois ou quatre heures, jours, années. Avec du recul. En attendant, voici mon sentiment : agréablement surprise. C'est plus que ça. Replongée dans l'illusion la plus totale du conte de fées. Pas exactement. J'ai repris confiance. Et espoir. Non seulement en moi et ma capacité à réussir ce que j'entreprends, mais surtout, surtout en la possibilité de faire les bonnes rencontres, au bon moment. Dans l'obscurité, lorsque vous n'attendez plus rien de personne. A ce moment précis : quand l'aiguille du chagrin effleure celle de la lucidité. C'est là que le bonheur furtif mais intense se pointe. Quelques secondes sont suffisantes. Vous avez juste le temps de rouvrir les yeux : la vie prend et donne. Elle va au-delà des égratignures de passage.
Alors oui, je viens de vivre cette petite folie, ce plaisir savoureux -et du même coup un peu frustrant tant il est éphémère- qui recolore nos idées. J'ai au-dessus de ma tête un petit bout de soleil. Ce souvenir réchauffe tout en moi, et fera office de couverture polaire jusqu'à des temps plus doux. Le climat est encore rude. Les aiguilles n'ont pas cessé leur course. Seulement, j'ai gouté au hors-temps exquis qui vous prend aux entrailles.
Ce sont les lignes d'un scénario romantique. Les gouttes qui s'échappent d'un flacon de douceurs. La brise d'après la tempête. Le pansement sur la plaie. Un cliché. Un délicieux cliché.
L'âge est un dernier long voyage
Un quai de gare et l'on s'en va
Il ne faut prendre en ses bagages
Que ce qui vraiment compta
Et se dire merci
De ces perles de vie
Il est certaines
Blessures au goût de
Victoire
Et vos gestes, y reboire
Tes parfums, ton regard
Ce doux miroir
Où je voudrais nous revoir
Je m'efforce, au quotidien, de ne plus penser à toi. Parfois, une bourrasque du passé s'infiltre et me paralyse. Ce n'est pas simple d'accepter ton départ. Pas simple d'assumer le mien. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour j'aimerais à ce point. Je me sens bête d'avoir été trop pressée. D'un autre côté, ça valait peut-être mieux pour nous deux. Nous deux, séparés. Eloignés. Un mur entre.
J'aimerais que tu me vois remettre ma vie en ordre. Laisser passer les remarques. Insister pour faire du bon travail. Ecouter les autres sans intervenir. M'expliquer sur les malentendus. Me dépêcher là où j'ai toujours été trop lente et faire des concessions. J'aimerais surtout que tu me vois marcher dans ces rues, le même parapluie au-dessus de ma tête, mais tenu par quelqu'un d'autre. Chercher une excuse pour rester un peu plus longtemps avec cette personne. L'effleurer. Frissonner. Prendre mon temps. Essayer de lui plaire. Tu serais soulagé de savoir qu'il s'en va. J'ai un sérieux problème de timing ces derniers mois...
J'ai décidé de revenir aux prémisses du bonheur : la simplicité.
La fragilité d'un sourire. Mais un sourire. Sincère. Sourire sincère. Ca sonne bien.
Ps : non, je ne suis pas une fanatique d'Audrey Tautou. Que voulez-vous, elle m'inspire, voilà tout.
Caresses photographiées sur ma peau sensible. On peut tout jeter les instants, les photos, c'est libre. Y a toujours le papier collant transparent Pour remettre au carré tous ces tourments. On était belle image, les amoureux fortiches. On a monté le ménage, le bonheur à deux je t'en fiche. Vite fait les morceaux de verre qui coupent et ça saigne. La v'là sur le carrelage, la porcelaine. Nous, nous, on a pas tenu le coup. Bouh, bouh, ça coule sur ta joue. On se quitte et y a rien qu'on explique refrain C'est l'amour en fuite, L'amour en fuite. J'ai dormi, un enfant est venu dans la dentelle. Partir, revenir, bouger, c'est le jeu des hirondelles. A peine installé, je quitte le deux-pièces cuisine. On peut s'appeler Colette, Antoine ou Sabine. Toute ma vie, c'est courir après des choses qui se sauvent : Des jeunes filles parfumées, des bouquets de pleurs, des roses. Ma mère aussi mettait derrière son oreille Une goutte de quelque chose qui sentait pareil. Nous, nous, on a pas tenu le coup. Bouh, bouh, ça coule sur ta joue. On se quitte et y a rien qu'on explique C'est l'amour en fuite, L'amour en fuite.
J'attends, j'attends, j'attends que le temps fasse son affaire
Que ton visage quitte mes pensées
J'attends le nez dehors, pour changer un peu d'air
J'attends le train sur le quai
J'attends, j'attends que le sommeil vienne m'apaiser
Que les fêtes viennent m'édulcorer
J'attends l'inspiration grotesque
Pour composer un papier
Mais le souffle des jolies fresques
Vient me déconcentrer
J'attends qu'on ouvre la porte
J'ai l'air stupide sur le palier
Je mets un sourire plus propre
Et je glisse dans les escaliers
J'entends ton rire dans mes fantasmes
C'est mon soupir qui résonnait
J'attends la force et l'enthousiasme
Je tends la clé pour t'oublier.
Je suis en délicatesse avec moi-même. Et le reste, aussi.
Juste quelques mots dans le silence pesant
D'une nuit sans pleine lune et sans écran
Juste quelques lignes, comme un écho lointain
Pour me souvenir de sourire demain
Juste quelques aveux, et un peu d'eau salée
L'air marin, le cri des mouettes et le mien
Mon S.O.S. ambulant... et masqué.
Juste ma voix brisée sur la caresse du temps
Les notes apaisantes d'une chanson du passé
Juste une tisane au tilleul, l'ivresse de la fumée,
Le bruit du vent dehors et la chaleur de l'encens.
Juste les murs blancs et trois pièces dans ma paume
Le murmure d'un fantasme et la terreur du psaume
La tendinite des nerfs et le chagrin noyé
Dans un tout petit verre pour la sobriété.
Juste un éclat de rire et un éclair au miel
L'enfant auquel j'aspire et les yeux fatigués
Juste des pourcentages sur un bout de papier
Les draps pliés en quatre, les fleurs dans un panier.
Juste sa main dans la tienne et mon regard penché
Des semaines en suspend et puis le goût sucré
Des biscuits en carton, juste pour tout meubler
Les dialogues de sourd, le déni, et l'épée
Qui transperce plusieurs fois, le foie carbonisé.
Juste quelques gouttes, avant de mettre en veille
Les paraphrases d'un esprit, juste un peu torturé.